Il était question d'innovation ouverte, de management 2.0, de médias sociaux et d'entrepreneuriat 2.0 lors de la présentation du STEGE Business 2.0 à l'ESCP Europe.

Le web est bien plus qu'une fenêtre sur l'information et l'interaction, il a complètement modifié notre façon de chercher ou de découvrir de l'information, de la choisir, de la redistribuer… À bien des égards, la révolution sociale en ligne n'est pas sans rappeler un changement de paradigme radical, d’un passé maintenant lointain, celui de la révolution industrielle. Quels en sont les impacts ? L'accès libre à ces plateformes médias, la multiplicité des canaux a démocratisé l'influence et déplacé le pouvoir et l'autorité de ceux qui contrôlaient l'information.

Au centre de cette métamorphose se trouve l’attention. L’attention est devenue un bien précieux, car rare et parfois incontrôlable… William James, psychologue et philosophe américain, a donné de l'attention une définition qui pourrait nous inspirer : « L'attention est la prise de possession par l'esprit, sous une forme claire et vive, d'un objet ou d'une suite de pensées parmi plusieurs… Elle implique le retrait de certains objets afin de traiter plus efficacement les autres». La concurrence pour l'attention s'intensifie donc… Selon un article du New York Times – qui reprenait une étude réalisée sur l’attention – dans une ville moyenne il y a 30 ans, un individu voyait jusqu'à 2.000 messages publicitaires par jour, en 2007 et grâce à l'Internet  il en voyait 5.000, aujourd’hui nous culminons à 9.000.  C’est l’injection de social marketing que nous recevons chaque jour.

Alors comment créer de l’attention pour une marque pour promouvoir ses produits et services ? Comment gérer par la même occasion une réputation favorable ? Comment diriger les équipes en ce sens en leur précisant les codes de bonne conduite?

Pour répondre à toutes ces problématiques, Yann Gourvennec présente l'approche "corporate" du groupe Orange à travers les guidelines officielles. Il a également donné son point de vue sur l'évolution de web, pas encore mort, mais plutôt en constante évolution. Le Professeur Frédéric Fréry nous explique la contradiction qu'il existe dans le terme management 2.0, oxymore des temps modernes. Cette notion, qui, à elle seule, pourrait impliquer la disparition des équipes managériales, même si la responsabilité est un notion inhérente à toute organisation.

Qu'en est-il des start-ups? Stéphanie Delestre nous transmet sa passion pour l'entrepreneuriat 2.0, sa mission de chaque jour consistant à inspirer ses équipes et les aider à suivre un objectif commun. Je reviens moi-même sur mon travail à la réussite de mes échecs véritables catalyseurs de mes succès.

Nous nous interrogeons alors sur la notion d'innovation ouverte. L’innovation ouverte est un terme révélé par Henry Chesbrough, Professeur et Directeur du centre de recherche pour l'innovation ouverte à Berkeley. Il est basé sur l'idée que, dans un monde connecté en réseau, regorgeant d’intelligence collective,  une organisation ne peut plus se permettre, pour rester compétitive, de compter uniquement sur ses propres capacités d'innovation. Le terme, fortement inspiré du terme open source, traduit le concept de  projets collaboratifs impliquant des  individus préalablement dispersées géographiquement – souvent – et issus de différentes secteurs d’activités – parfois –  réunis en groupes virtuels, entrainant par un effort concerté et coordonné la réalisation d'objectifs convenus.

Procter & Gamble, a été précurseur, en lançant sa plateforme Connect & Develop en 2000, basé sur un raisonnement simple…L’organisation comptait  7.500 personnes, ressources de leurs départements R & D, alors qu’ils avaient calculé que globalement, 1,5 million de professionnels externes à l’entreprise pouvaient répondre à leurs besoins et mettre à profit leurs compétences… Steve Jobs disait en 2010: “It's a battle for the mindshare of developers…" et l’iPhone ou l'iPad avec l’Appstore est un bel exemple de l’importante valeur ajoutée que l’innovation ouverte  peut apporter à une entreprise. Des milliers de développeurs de logiciels externes écrivant des applications complémentaires pour l’iPhone ou l'Ipad ont ainsi grandement contribué à améliorer la valeur du produit et à créer un écosystème d’affaires avantageux.

Cette démarche voit donc au sein des entreprises un changement de modèle et passe du syndrome «Not Invented Here» à une approche offensive en étudiant une meilleure gestion de leur Propriété Intellectuelle, un éventuel échange de connaissances, le passage par des intermédiaires qualifiés…

A cet effet, Mathilde Blot, à la Direction Recherche et Développement de PSA Peugeot Citroën, nous présente les trois écosystèmes de son groupe centrés sur: les individus, les entreprises et le monde de la connaissance, qui compte notamment le réseau scientifique Stellab. Maximilien Brabec, expert innovation, ne croit plus en la notion d'alliances stratégiques mais plus à une notion de "reliance", illustrée notamment par le modèle de l'Appstore. Il croit également aux formidables opportunités pour la science qu'offrent cette interconnectivité. Enfin, Amaury de Buchet  nous a présenté le "Hitchhiker's Guide to the Startup", qui illustre bien la démarche d'innovation ouverte dans ce contexte particulier.

Le storify de notre rencontre ici.